lundi 6 avril 2009

réunion

C’est drôle comment la vie fait les routes, le parcours des gens. Plusieurs prennent des chemins différents, d’autres habitent tout près sans pour autant jamais se croiser. Dimanche dernier avait lieu une réunion familiale du côté de mon beau père. (Comme plusieurs le savent déjà mon beau père a été adopté, une bien longue histoire que je réserve peut-être pour une autre fois, mais leur mère les a tous retrouvés peu avant son décès.)
La réunion avait lieu à la cabane à sucre. Beaucoup étaient présents frères, sœurs, enfants, petits-enfants. Une belle réunion, comme je les aime, j’aime beaucoup observer les gens. C’est probablement pour cela que je ne suis pas super bavarde !
Ils n'ont donc pas tous grandi ensemble, mais malgré ce fait, ils se ressemblent tous beaucoup. Au-delà des ressemblances physiques dominent les similitudes des expressions faciales, la gestuelle, les rires. Séparés tant d’années, mais tellement pareils ! Dans leur ressemblance, un point domine, le questionnement, plus fort chez certain et moins chez d’autre. Ils ont pas mal tous des questions qui pour la plus part demeurent sans réponses. Le besoin de savoir, des dates, des faits… Ils essaient tous de mettre leur petit bout d’histoire ensemble. Certains sont fiers d’avoir des photos de leur mère, ou des objets lui ayant appartenu.
Tout cela me porte à penser, vous me voyez venir comme le train, à nos enfants. Eux aussi auront besoin de savoir, où ?, quand ?, comment ?, pourquoi ?. Je veux pouvoir leur rapporter en temps et lieux, tous les faits au mieux de ma connaissance. Je me dois de leur faire le récit de leur autre vie, la vie avant le Canada, avant les parents blancs. Nous pouvons nous compter heureux d’avoir pas mal de détails sur leur mère, leur lieu de naissance. S’il nous est possible de rencontrer leur mère, je veux le faire. Je veux pouvoir leur parler d’elle l’ayant rencontrée, leur décrire, leur rapporter ses paroles.
Je veux être capable de combler leur vide de mon mieux. Et je m’en fais un devoir.

3 commentaires:

Claudel a dit…

Vous pourrez répondre à leurs questions, mais, malgré tous vos efforts et tout votre amour, vous ne comblerez jamais la petite blessure d'abandon. Tout le monde porte ses blessures, ça fait partie de notre bagage de vie et, c'est ce qui nous fait unique. Vous pourrez par contre leur apprendre à les comprendre, à les accepter, à les dépasser.

Claudel a dit…

Et bonne fête à ton beau-père le 9!!!
On lui enverra une carte ainsi qu'à sa jumelle. D'ailleurs leur histoire, il est vrai, ressemble à celle que vivront vos enfants.

Chantal a dit…

Ha ! Nous savons... ça fait partie d'eux. Mais nous allons essayer de notre mieux de les aider dans ce cheminement. Les rendre à leur vie d'adulte avec le meilleur des deux mondes.