jeudi 2 juillet 2009

Haïti adaptation

Après 1h30 de route …Quelle joie que d’avoir l’air climatisée et de très grands lits confortables. Mais le summum : une douche bien chaude ! Étant toujours malade, incapable de garder quoi que ce soit, ma journée s’est passée au lit, ponctuée d’allées retours à la salle de bains. Vive le Gravol !! Les journées qui suivirent furent beaucoup plus constructives. Nous avions réussi à faire notre petite routine. Déjeuner tôt, piscine, sieste, tout était bien planifié ! Nous sommes vraiment heureux d’avoir fait ce voyage. Il nous a permis de créer le début de notre noyau familial. Le voyage en avion s’est bien déroulé. Le petit s’est endormi après 15 minutes de vol et la petite a écouté la télé, mangé, reçu un manucure. Je crois qu’elle est faite pour les voyages ! L’accueil des gens de nos familles fut un peu plus difficile. Beaucoup de gens, blanc, qui ne parlent pas du tout créole. Tous voulaient les voir, les toucher, les prendre, leur donner des becs. Les enfants étaient réticents. Mais comment résonner un grand-papa qui a attendu leur arrivée avec impatience ? L'adaptation ici se fait pour le mieux. La nourriture semble plus que délicieuse, ils mangent de tout et en quantité digne d'ado. Tout le monde a trouvé sa place, nous cohabitons tous en harmonie. Les enfants s'habituent aux nombreux animaux que nous possédons. Il ne reste qu'aux chats de s'habituer ! Et à maman de coiffer des cheveux crépus... mais je crois que j'ai trouvé la solution : rallonges. Cela a pris 6h00 à faire, mais qu'on est bien maintenant ! La petite a fait son inscription à l'école. Elle sera en première année l'an prochain. Grâce au professeur de la crèche, elle sera même en avance sur plusieurs enfants.

vendredi 26 juin 2009

Enfin !

Finalement ce moment est arrivé. Ce moment tant attendu. Il est certain que nous avions imaginé un peu comment ce moment ce déroulerait, qui irait voir qui en premier?, seraient-ils timides ? Mais rien ne fut comparable à nos scénarios. La petite est allée voir mon mari tout doucement. Et le petit ma carrément sauté dans les bras en me disant Maman Canada !! Nous étions sans mots. Silencieux. Seulement une larme a glissée sur ma joue. Je me souviens d’avoir regardé l’épouse du directeur de la crèche pour lui dire merci, mais j’étais encore sans voix. Elle a tout de même compris. Quelques minutes plus tard, j’étreignais avec douceur ma fille, qui elle a été évidemment plus timide que son frère. Mais avec douceur elle s’est ouvert quelque peu.
Nous sommes ensuite passés à la table. L’appétit n’y était pas du tout. Je ne pouvais cesser de regarder mes enfants. Mes enfants. Mon dieu que cela me fait encore drôle à dire ! Après le trop long souper, nous sommes finalement partis pour notre chambre située juste à côté de la crèche. Enfin nous étions seuls tous les 4. Enfin ! La journée avait été longue pour tout le monde et une bonne nuit de sommeil nous ferait tous du bien. Mais comment trouver le sommeil quand on vient de réaliser un rêve que l’on a souvent cru impossible ! C’est donc couchés face à face ma fille et moi que nous avons passé la nuit à nous regarder et à nous sourire. Mon mari faisant de même avec le petit. Quelle nuit où finalement nous n’avons pas dormi ! Et laissez-moi vous dire que le coq y chante de bonne heure ! Et habiter à côté d’une crèche hébergeant 40 enfants, c’est pas une bonne place pour la grâce matinée ! Petit déjeuner servi à 6h00 sur le balcon de la chambre.
Le peu de temps que nous avons passé à la crèche fut très difficile pour nous. Les enfants ne cessaient de vouloir retourner dans leur routine. Comment leur faire comprendre que c’était terminé, que c’était maintenant nous leur nouvelle famille. Et la dernière nuit passée là a été encore moins reposante étant donné que nous avons, mon mari et moi, été malade comme jamais. Pas évident avec une salle de bain commune. Nous n’étions pas les derniers partis pour l’hôtel 5 étoiles de Port-au-Prince,au petit matin.

jeudi 18 juin 2009

On se fait toujours une idée

Quand on part pour un voyage comme celui-là on sait qu’on vivra beaucoup d’émotions, mais nous n’avons pas seulement vécu des émotions à cause que nous devenions parents, mais aussi à cause du climat de révolte qui régnait sur Haïti. On s’imagine le pire, mais ce que nous avons vu est tellement pire que le scénario que nous nous étions fait. La pauvreté, le chaos, la pollution, le désordre. Désolation totale, rien n’est pire. Ce qui est dommage dans tout ça c’est que c’est un pays où les gens sont jeunes, et où il y a plein de ressources. Ce qui manque c’est la structure. Le soir de notre arrivée, nous sommes allés prendre une autre personne à l’hôtel. Elle aussi deviendrait mère en même temps que nous. On nous a ensuite conduits durant 1h30, sur des routes abimées, toujours en gravissant en altitude. Au fur et à mesure que nous montions, le climat changeait, le paysage aussi. Nous voilà enfin. Nous sommes rendus chez le directeur de la crèche. Nous rencontrerons nos enfants là pour la première fois et nous prendrons le repas avec eux. Nous sommes à quelques minutes de la rencontre qui changera 4 vies. Les émotions sont palpables. J’ai envie de dire au directeur de la crèche de se taire, je n’ai plus le goût de l’entendre parler, je suis trop nerveuse. Je ne veux pas pleurer devant les enfants. C’est difficile. Mon mari aussi est nerveux. Nous entrons dans la maison, c’est calme. Aucun bruit d’enfant. Un peu déconcertant quand nous savons qu’il y en a au moins 3. On nous invite à nous asseoir au salon, on nous offre à boire. Je ne veux rien, seulement voir mes enfants ! De l’autre côté de la salle à manger une porte s’entre ouvre, je peux apercevoir une fillette timide au regard un peu apeuré, inquiet. Je fais signe à mon mari. Mais nous devons attendre. Attendre que tout le monde soit prêt.

mardi 16 juin 2009

Un voyage fort en émotions...

Dimanche, le 31 Mai, nous recevons un appel de la directrice de Soleil des Nation. Elle nous dit que si nous sommes capable de nous trouver des billets pour Haiti que nous pouvions partir. Le passeport du petit n'était pas encore émis, mais il le serait sous peu. Quitte à rester une semaine de plus. Après plusieurs recherches de billets d'avions, nous n'avons pas eu autre choix que de prendre un vol Mtl - Miami, Miami - Port-au-Prince. Plus de vol direct disponible, en classe économique du moins. En moins de deux les valises étaient prêtes. Il faut dire que celle des enfants l'était depuis un mois... Départ de Montréal Mardi le 2 juin, vers Miami. Arrivés à Miami, nous avons su choisir le chauffeur de Taxi qu'il ne fallait pas prendre... Il était sourd comme un pot, ne parlait pas français ni anglais et conduisait comme un aveugle. Mon mari était assis sur le bout du banc ! La valise de la voiture était toute ouverte. Nous avons dû crier au chauffeur de 115 ans d'arrêter pour fermer la valise. Nous avons fait un bon détour pour nous rendre compte que l'hôtel était à quelques minutes de l'aéroport !!! Quand je lui ai crié que l'hôtel était à notre gauche, il est parti de la voie de droite pour aller vers la gauche et a traversé le boulevard. Le tout sans aucun angle mort. Seulement plusieurs klaxons se sont fait entendre, ainsi que la respiration rapide de mon mari !! Saint et sauf nous gagnons notre chambre. Mon mari a ouvert la télé, pour se rendre compte que finalement tout est tragique à Miami. La télé n'est pas restée longtemps allumée. Et effectivement ce fut la nuit où nous n'avons pas trouvé le sommeil. J'ai passé à travers un de mes livres durant cette nuit. Et nous avons enlevé la sonnerie du réveil matin, avant qu'il ne sonne. Nous étions prêts à découvrir cet endroit qui n'a rien en commun avec son nom... Port-au-Prince.

lundi 1 juin 2009

Le voyage commence !

Départ Mardi Montréal - Miami Mercredi Miami -Port au Prince Une semaine ou plus ... on verra !

Notre attente s'achève...

Dimanche soir, 21h30. Le téléphone sonne, c'est la directrice de l'agence d'adoption. Hazard, nous répondons tous les deux... Elle nous appelle pour nous dire que si nous sommes capable de trouver des billets d’avion pour Haïti pour Mardi ou Mercredi que nous pourrions enfin partir ! Wow quelle surprise ! Je n’ai pas besoin de vous dire qu’on en a trouvé des billets, l’allée ne sera simple, mais c’est un détail ! Les valises sont prêtes et il ne nous reste qu’un souper et un petit dodo à faire en tant que couple ! Nous quittons 2 pour revenir 4. Enfin notre rêve de famille deviens une réalité. À bientôt !

mardi 26 mai 2009

Des nouvelles d'Haïti

Il y a déjà un mois, la directrice de l'agence d'adoption nous avisait que tous les papiers de Nerloveda étaient prêts, il ne restait que le visa à obtenir. Mais que les papiers de Johnlay se faisaient attendre. Elle nous disait qu'il n'y en avait plus pour bien longtemps, quelques jours voir quelques semaines. Nous avions donc pris la décision de n'en parler à personne de la famille. Nous vouliions leur faire la surprise d'arriver chez eux avec les billets d'avion ! Mais depuis ce jour, où nous avons préparé notre valise à la hate, plus rien. Et voilà qu'hier nous avons appris que le passeport de Johnlay n'était toujours pas émis pour la SIMPLE raison que le bureau du M.O.I. n'avait plus de papier à entête, pour faire la demande au bureau de l'étage supérieure d'émettre le passeport ! Nous sommes restés sans mots. Tout peut arriver au cours du cheminement d'une adoption en Haïti, en voici la preuve. Donc, si je comprends bien, depuis environs un mois il n'y a pas de passeport envue d'adoption qui a été émis ?
Au moment d'écrire ce texte, nous n'en savons pas plus. J'ai même offert d'y aller avec plein plein de papier, cela me ferait plaisir de leur faire cadeau d'une caisse de papier :o) - mais il faut croire que cela ne fonctionne pas ainsi.
Alors nous attendons, encore !

jeudi 14 mai 2009

Nous attendons toujours...

Nous attendons toujours...
Je sais c'est long !
Pourquoi c'est si long ? j'en ai aucune idée !
Une chance pour nous semblerait-il que les nouvelles étapes ne nous affectent en rien ! (ouff).
Mais nous sommes près du but, c'est sans doute ce qui nous encourage. Le pire est fait !
Grâce à ce blog, il nous a été permis de voir plusieurs photos de nos deux enfants. Une dame nous a contacté pour nous aviser qu'elle aussi attends deux petits anges de la même crèche. Merci encore ! Cela nous a tellement fait de bien. Pouvoir voir nos enfants au naturel, pas sur des photos 'statiques' : le petit à l'école, la petite qui s'amuse avec des blocs de construction. Wow un baume ! Nous avons même pu voir le lit de notre fille, avec notre photo au dessus !
Que ça fait du bien !
Merci encore à vous !

mardi 28 avril 2009

retrouvailles anciennes élèves Institut Reine-Marie promotion '89

Avis de recherche ! Si vous êtes, ou connaissez une finissante de l’Institut Reine-Marie promotion ’89, il y aura une réunion fin juin. SVP me contacter. Et oui, cela fera bientôt 20 ans ! Ça passe vite en titi ! Au plaisir de vous revoir !

lundi 27 avril 2009

Calme plat pour PRESQUE toute la maison...

Ici, c'est le calme plat, pour PRESQUE toute la maison. Super Zazoo fait des siennes, c'est le printemps, saison des amours. Et en plus il se prends pour un chien ! Il joue avec les chiens comme s'il en était un ! Il court et se tiraille avec eux comme si c'était naturel. Mais Zazoo : 'tu es un cacatoes, bon yenne !' Disons qu'il m'occupe un peu ! Zazoo : 'attache tes plumes avec de la broche, parce que dans pas long, ça va brasser !'

mardi 14 avril 2009

Moment de découragement...

Voici le texte intégral copié du site de Soleil des Nations : les dernières nouvelles.
''Les DERNIÈRES NOUVELLES du 11 Avril 2009
11 AVRIL :Toutes nos excuses pour ce retard dans les nouvelles tant attendues par tous! Nous avons attendu quelques semaines en espérant dénicher des nouvelles positives, mais malheureusement, rien ne s’améliore, les dossiers bougent à peine et au compte-gouttes et même notre bulldozer national, Mme Gauvreau, a du mal à faire bouger les choses.La semaine là-bas a quand même commencé de belle façon puisque Madame Gauvreau a pu rencontrer les enfants parrainés à la Crèche de l’Enfant-Jésus et que ceux-ci ont accueilli magnifiquement la délégation canadienne avec des comptines, chansons, etc. Nous avons rajouté des photos de groupe dans la page de parrainage du site.Le reste de la semaine a été beaucoup plus éprouvant, et entrainait des risques au niveau de la sécurité.. Cependant, grâce à ces démarches , 3 dossiers problématiques ont pu avancer et nous espérons qu’ils seront bientôt réglés, ce qui sera le cas si les promesses sont respectées…Depuis le retour de la mission il faut quand même constater que rien n’a bougé.La bureaucratie s’alourdit encore alors que, au début de la semaine, les dossiers devaient passer par 9 étapes avant de se retrouver à l’Ambassade Canadienne. Une semaine plus tard, on parlait plutôt de 21 étapes, une montagne de plus à franchir pour les malheureux dossiers qui n’avaient pas besoin d’un parcours plus tortueux! Les règles ont changé, les délais aussi, les différents ministères refusent maintenant de tenir au courant les crèches des déplacements des dossiers, ce qui signifie que, pendant certaines étapes, il faudra parfois attendre un an avant d’avoir des nouvelles!Face à cette catastrophe, Madame Gauvreau a quand même un espoir. Étant bien connue et respectée en Haiti, elle pense qu’elle aura de réelles chances de pousser au maximum les dossiers si elle peut les suivre régulièrement. Malheureusement, tous nos fonds d’adoption et de réserve sont consacrés à l’entretien des enfants qui restent de plus en plus longtemps dans les crèches dans des conditions de plus en plus difficiles. Pour cette raison, un parent adoptant a proposé de faire une levée de fonds auprès des parents en attente afin de ramasser de l’argent pour permettre à Madame Gauvreau d’aller régulièrement en Haiti (voir page d’accueil)…Pendant ce voyage, aucun miracle n’a été réalisé mais toutes les instances ont été rencontrées. Il n’y a pas eu non plus aucune décision positive qui permette de croire que les dossiers vont aller plus vite. Il faudra plus que jamais être patient, vos enfants vous attendent, eux aussi, et ils ont hâte de se retrouver dans vos bras, il faut garder espoir et confiance qu’ils y seront bientôt…''
... je suis sans mots. Découragée, j'ai l'impression que nous ne connaîtrons JAMAIS le bohneur d'être parents. Une chance qu'il fait beau.

lundi 6 avril 2009

réunion

C’est drôle comment la vie fait les routes, le parcours des gens. Plusieurs prennent des chemins différents, d’autres habitent tout près sans pour autant jamais se croiser. Dimanche dernier avait lieu une réunion familiale du côté de mon beau père. (Comme plusieurs le savent déjà mon beau père a été adopté, une bien longue histoire que je réserve peut-être pour une autre fois, mais leur mère les a tous retrouvés peu avant son décès.)
La réunion avait lieu à la cabane à sucre. Beaucoup étaient présents frères, sœurs, enfants, petits-enfants. Une belle réunion, comme je les aime, j’aime beaucoup observer les gens. C’est probablement pour cela que je ne suis pas super bavarde !
Ils n'ont donc pas tous grandi ensemble, mais malgré ce fait, ils se ressemblent tous beaucoup. Au-delà des ressemblances physiques dominent les similitudes des expressions faciales, la gestuelle, les rires. Séparés tant d’années, mais tellement pareils ! Dans leur ressemblance, un point domine, le questionnement, plus fort chez certain et moins chez d’autre. Ils ont pas mal tous des questions qui pour la plus part demeurent sans réponses. Le besoin de savoir, des dates, des faits… Ils essaient tous de mettre leur petit bout d’histoire ensemble. Certains sont fiers d’avoir des photos de leur mère, ou des objets lui ayant appartenu.
Tout cela me porte à penser, vous me voyez venir comme le train, à nos enfants. Eux aussi auront besoin de savoir, où ?, quand ?, comment ?, pourquoi ?. Je veux pouvoir leur rapporter en temps et lieux, tous les faits au mieux de ma connaissance. Je me dois de leur faire le récit de leur autre vie, la vie avant le Canada, avant les parents blancs. Nous pouvons nous compter heureux d’avoir pas mal de détails sur leur mère, leur lieu de naissance. S’il nous est possible de rencontrer leur mère, je veux le faire. Je veux pouvoir leur parler d’elle l’ayant rencontrée, leur décrire, leur rapporter ses paroles.
Je veux être capable de combler leur vide de mon mieux. Et je m’en fais un devoir.

jeudi 2 avril 2009

C'est simplement pas assez !

Nous avons reçu une photo. Elle date du 31 mars. Nous sommes bien content, mais des fois on se dit que ça aurait peut-être été moins difficile… Juste recevoir une photo un peu avant le voyage du départ, on serait probablement moins attaché. Je ne sais pas. Je ne sais plus. En plus on dirait que je suis comme une toxicomane qui a besoin de consommer de plus en plus. Une photo, ça ne suffit plus. Je parle pour ma part. Fred, lui a encore son air gaga quant il reçoit une nouvelle photo !
J’ai juste envie de les prendre dans mes bras les serrer contre moi et leur dire : 'tout va bien aller, ce ne sera pas facile mais on va y arriver'.
Ma maternité se fait attendre. J’ai pourtant lavé les planchers à 4 pattes plusieurs fois ! Mais en vain …
Les habits de neige seront pour l’an prochain, s’ils sont assez grands. Si non bien ça fera des heureux dans une autre maison. La petite robe pour pâques sera peut-être portée pour la fête des mères, si je suis à proximité pour lui faire porter…
L'attente c'est comme le silence. Les deux peuvent être aussi agréables que désagréables.
Eux aussi ont l'air de dire : 'ben coudonc, ça vas-tu finir ce cirque là ? - quand est-ce qu'on part ?'
Le bon dans cette attente c’est que ça m’aura renoué avec mes pinceaux. Je suis revenue à l’art comme quand j’étais étudiante. Je peux passer une journée entière dans mon atelier, j’oublie même de manger quelques fois !

lundi 30 mars 2009

pas de neuf...

J'ai fait un rêve. Nous étions à Haïti et à notre première rencontre la petite est venue me prendre la main, comme si elle m'avait toujours tenue la main. Le petit lui nous faisait des gros calins. Il flottait dans l'air une certaine plénitude. Un calme d'après tempête. Ce qu'il y a de triste dans ces rêves, c'est le réveil...
L'attente est longue. Un nouveau mois débute. En théorie nous devrions recevoir une nouvelle photo ainsi que le rapport mensuel. Je dis bien en théorie, parce que nous n'avons toujours pas reçu le rapport au sujet du mois de février. Laissez-moi vous dire que nous allons voir nos emails 145 fois par jour !
Plus le temps passe et plus l'attente est longue. Nous sommes un peu à court d'idées ou d'excuses quand les gens nous demandent si nous avons eu des nouvelles ou si nous avons une date de départ. Nous ne savons plus quoi répondre aux questions : avez-vous eu des nouvelles ?, pourquoi est-ce si long ?, quand partez-vous ?.
En attendant, nous remplissons notre congélateur : sauce à spagettis, plusieurs sortes de soupe, pains aux bananes... Les founeaux ça occupe ! Cela nous laissera du temps pour faire connaissance avec nos enfants et ainsi probablement les faire tomber en amour avec nous !
Tout ce qui comptera pour l'instant c'est de les attacher à nous. Il faut créer les liens primaires. Chose qui ne sera pas facile, mais nous irons un jour à la fois.

vendredi 27 mars 2009

Historique reçu.
Ils sont en fait un peu plus vieux que ce à quoi nous nous attendions. Mais les délais seront en fait plus court que prévus. Un an au lieu de deux. Ils auront donc 6 ans et 3 ans à leur arrivée. La mère les a remis aux bons soins à la crèche et a signé tout de suite l'acte d'abandon. Elle ne pouvait plus subvenir à leurs besoins... et ne reviendra pas les chercher.
Nous avons donc accepté d'amblée la proposition de ces deux enfants. Une fois la lettre d'acceptation écrite et faxée à l'agence d'adoption, cette dernière nous fera parvenir une photo desdits enfants.
Petit moment d'angoisse...
Allons-nous tomber en amour avec les enfants sur la photo ? Allons-nous les trouver beaux ?
Crainte supposée normale nous sommes nous laissé dire.
Sur la photo, le petit a une bosse sur le front et a le nez morveux... il a probablement pleuré, ils ont supposément peur de la caméra. La petite a l'air de dire : 'mais c'est quoi ce cirque ?'. L'inquiétude est visible, leurs petits visages sont marqués par la peur de l'inconnu et l'incompréhension.
Immaginez vous un beau matin : votre mère vous amène à un endroit où il y a plein de gens inconnus, et qu'elle vous explique que c'est mieux pour vous de rester à cet endroit, qu'elle ne reviendra pas vous chercher, et que d'autres gens vont vous amener dans un autre pays. Ou pire encore, elle ne vous dit rien et ne revient simplement pas vous chercher.
Alors leur air inquiet est assez compréhensible, mais de toute façon qui ne serait pas tombé en amour avec ces deux beaux enfants des Antilles ?
Depuis ce temps nous recevons à chaque mois une ou deux photos de nos chérubins, ainsi qu'un rapport sommaire de leur état physique et mental.
Mais l’attente est longue. Quand on attend on n’a rien d’autre à faire que de penser, imaginer, se faire des scénarios, lors notre première rencontre avec les enfants, comment allons-nous réagir ? Qu’allons-nous dire…

En ce vendredi pluvieux

Rendu à ce point, j'ai besoin d'en parler, de partager la longue attente...
Il me semble que raconter notre histoire me fera un peu de bien.
Je m'y lance !
En janvier 2008 nous débutions nos démarches en vue d'adoption internationale. Le pays était choisi : Haïti. Nous savions aussi que nous voulions deux enfants, idéalement un garçon et une fille, une fraterie. Nous avons donc débuté notre évaluation psychosociale en janvier 2008. Déjà les émotions étaient au rendez-vous ! Serons-nous 'évalués' en tant que bons candidats ? Aurons-nous tous les critères nécessaires ? Adopter un enfant n'est pas chose simple, immaginez donc pour deux enfants !!
Évaluation psychosociale terminé, ça y est nous sommes 'aptes' à adopter deux enfants ! Vite il nous faut terminer notre dossier : se procurer : certificats de bonne conduite, preuve de bonne santé, photo de la famille, preuve de nos actifs, et j'en passe. Nous faisons donc parvenir une copie de notre dossier à Madame Gauvereau, directrice de l'agence Soleil des Nations, afin de savoir si le tout est en règle et si nous pouvons le faire parvenir au Consulat Haïtien, à Montréal. Il ne se passe même pas une semaine et nous avons un appel de Soleil des Nations, ils ont des enfants à nous proposer. Nous recevons leur historique par email.
Comment refuser à deux adorables enfants, qui viennent tout juste d'arriver à la crèche, d'avoir un avenir assuré ?
Déjà nos coeurs battaient très forts !